La Gonorrhée

La gonorrhée est La deuxième ITSS bactérienne la plus répandue au Québec. Elle est transmise lors de relations sexuelles non protégées. Elle se présente généralement avec des symptôme si elle atteint la région génito-urinaire. Heureusement, le traitement antibiotique est offert gratuitement à tous au Québec.

Causes

La gonorrhée est une infection causée par la bactérie Neisseria gonorrhoea. La bactérie se transmet habituellement par des sécrétions provenant du vagin, du pénis, de la bouche ou de l’anus. Les relations sexuelles non protégées constituent l’un des principaux facteurs de risque d’infection par la gonorrhée. Elle peut également être transmise d’une mère enceinte à son enfant lors de l’accouchement avec un risque de complications graves pour le bébé.

Qui est à risque d’infection?

La gonorrhée est la deuxième ITSS bactérienne la plus répandue au Québec. Depuis plusieurs années, on assiste à une croissance en nombre de cette infection, et on remarque que le groupe le plus souvent affecté est âgé de 15 à 24 ans et sexuellement actif. 

De 10 à 20 % des hommes et de 20 à 30 % des femmes présentant une infection gonococcique génito-urinaire sont également infectés par Chlamydia trachomatis (voir « Chlamydia »).

Le simple fait d’être sexuellement actif rend une personne à risque de cette infection. Toutefois, les activités suivantes augmentent le risque d’infection :

  • Relations sexuelles sans condom
  • Relations sexuelles avec plusieurs partenaires
  • Partage de jouets sexuels (sex toys)

Symptômes et complications

Chez l’homme, l’urétrite est généralement symptomatique. Chez la femme, la cervicite peut être symptomatique. L’infection des autres sites est généralement asymptomatique. Lorsque des symptômes sont présents, ils surviennent habituellement deux à sept jours après l’exposition à risque et varient selon le site d’infection.

Les symptômes possibles, par site d’infection, incluent :

  • Les voies génitales : brûlure urinaire ou après les rapports sexuels, démangeaisons de l’urètre, odeurs ou écoulements inhabituels
  • Pour les femmes : saignements vaginaux inhabituels. Dans les cas plus avancés, il est possible d’avoir une douleur abdominale, accompagnée de fièvre ou de nausées
  • Pour les hommes : douleur ou gonflement testiculaire
  • La gorge : inconfort de la gorge
  • Le rectum : sécrétions anormales, douleur ou crampes, saignements
  • L’œil : douleur, écoulement, démangeaisons

Il existe de nombreuses complications potentielles à long terme de la gonorrhée non traitée. Celles-ci incluent l’infertilité, un risque accru de grossesses ectopiques, une infection chronique aux testicules, des douleurs abdominales chroniques ou des cicatrices permanentes aux voies urinaires. En l’absence de traitement, la gonorrhée peut infecter le système sanguin, causer une atteinte articulaire (arthrite septique) et même causer une méningite.

Il est important de noter qu’une infection à gonorrhée peut augmenter le risque d’être infecté et de transmettre le VIH.

Dépistage et traitement

Comment dépister? Les échantillons les plus courants sont les prélèvements directement aux sites exposés par les activités sexuelles (tel que le vagin, l’anus et la gorge) et le prélèvement urinaire.

Quand dépister? La période fenêtre se termine sept jours après l’exposition.

La gonorrhée se traite avec des antibiotiques. Le traitement éradiquera complètement l’infection, sauf en cas de résistance à l’antibiothérapie. Le traitement est gratuit pour la personne atteinte et pour ses partenaires, en vertu du Programme de gratuité des médicaments pour le traitement des infections transmissibles sexuellement.

Lorsque le diagnostic est posé, il est recommandé d’aviser et de traiter tous les partenaires sexuels des 60 derniers jours.

Également, une période d’abstinence de sept jours suivant le traitement est nécessaire car une personne reste contagieuse quelques jours après le début du traitement. Une fois la personne guérie, il n’y a plus de risque de transmettre la gonorrhée à d’autres partenaires sexuels. Toutefois, même après un épisode traité, il est possible d’être réinfecté.

Puisqu’un phénomène de résistance au traitement de la gonorrhée est actuellement observé, il est justifié de contrôler le prélèvement 2 semaines après le traitement afin de bien confirmer l’éradication de la maladie.

Protection

Il n’existe aucun vaccin qui protège contre la gonorrhée. Le meilleur moyen de protection demeure l’utilisation du condom, peu importe le rapport sexuel. Puisqu’il est possible d’être infecté et de ne présenter aucun symptôme, un dépistage routinier est indiqué pour toutes personnes célibataires sexuellement actives, surtout en présence de nouveaux partenaires ou lors de rapports sexuels non protégés.