On pourrait être porté·e à croire que plus on a de partenaires sexuel·le·s, plus on aura une grande collection d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS; Balfe et al., 2010). Ceci rejoindrait la croyance selon laquelle une personne peut contracter une ITSS parce qu’elle est « immorale » ou « irresponsable » (Balfe et al., 2010; Shepherd et Gerend, 2014).
Pourtant, au cours des dernières années, on observe une baisse relative du nombre de partenaires sexuel·le·s chez les jeunes adultes (Twenge et al., 2015, 2017), mais… une augmentation du taux d’ITSS (Blouin et al., 2023).
Ça s’explique simplement par le fait que le lien qu’on trace entre nombre de partenaires et taux d’ITSS n’est pas aussi simple qu’il en a l’air.
Il ne s’agit pas d’une relation de cause à effet : le nombre de partenaires sexuel·le·s serait plutôt un facteur de risque. Tout comme le fait de n’avoir eu qu’un·e seul·e partenaire sexu ne signifie pas que tu n’as pas d’ITSS, le fait d’avoir ou d’avoir eu beaucoup de partenaires ne signifie pas que tu vas avoir une ou plusieurs ITSS, mais ça augmente quand même les risques.
D’ailleurs, combien de partenaires doit-on avoir pour que ce soit officiellement considéré comme « beaucoup »?
Plutôt que de penser que « plusieurs partenaires » rime avec « ITSS », il serait plus judicieux de réfléchir aux pratiques et aux contextes qui peuvent expliquer pourquoi la multiplication des partenaires est considéré comme un facteur de risque.