Quoi faire quand notre partenaire ne veut pas faire un dépistage des ITSS

Ton ou ta partenaire ne veut pas se faire dépister? Voici des astuces pour aborder le sujet délicatement et promouvoir l'importance de la santé sexuelle.

Aborder la conversation autour du dépistage des ITSS, ou infections transmissibles sexuellement et par le sang, peut sembler délicat, mais c’est une étape cruciale dans la préservation de votre bien-être à tous les deux. 

Il est essentiel de se rappeler que les ITSS peuvent souvent être asymptomatiques. Connaître les symptômes des ITSS peut aider à identifier un problème potentiel de manière précoce, mais l’absence de symptômes ne signifie pas l’absence d’infection. C’est pourquoi le dépistage des ITSS joue un rôle capital dans la prévention : il permet de détecter une infection avant que des complications ne surviennent et avant que celle-ci ne soit transmise à d’autres. 

C’est tout de même important de communiquer tes inconforts ou tes limites, car pour bien prévenir la transmission des ITSS, c’est toujours préférable de connaître votre statut respectif de santé sexuelle et de négocier ensemble les stratégies de prévention que vous allez adopter. En discutant ouvertement de prévention, vous pourrez ensemble décider des méthodes de protection les plus adaptées, telles que l’usage de condoms ou le suivi régulier chez un professionnel de santé. En faisant du dépistage et de la prévention des ITSS une priorité dans votre relation, vous créez un espace de confiance et de responsabilité partagée qui renforce non seulement votre santé, mais également votre complicité.

Voici donc quelques astuces pour aborder la situation avec bienveillance et prendre votre santé sexuelle en main, ensemble.

Étape 1 : Écouter pour mieux comprendre

Plusieurs raisons peuvent amener une personne à ne pas vouloir aller se faire dépister. Par exemple, certaines personnes évitent les services de dépistage parce qu’elles ont peur d’obtenir un résultat positif ou encore parce qu’elles ont vécu une expérience de dépistage négative dans le passé. D’autres personnes ne croient pas être à risque de contracter des ITSS ou perçoivent le fait de parler d’ITSS ou d’évoquer un besoin de se faire dépister comme un bris de confiance ou un signe d’infidélité. 

Avec le manque d’éducation sur les ITSS et le dépistage, certaines personnes peuvent aussi ne pas savoir que les ITSS se présentent souvent sans symptômes et que le dépistage est LA meilleure stratégie préventive pour les traiter rapidement. 

Par exemple, la chlamydia, une des ITSS les plus courantes, peut passer inaperçue pendant des mois, car elle ne présente peu ou pas de symptômes. La personne peut donc être porteuse et la transmettre à ses partenaires sans le savoir. Si elle n’est pas dépistée et traitée, la chlamydia peut entraîner des complications plus graves pour la santé, comme l’infertilité. Le dépistage est donc la manière la plus efficace de détecter la présence de cette ITSS, même en l’absence de symptômes.

L’important est donc de poser des questions et d’essayer de comprendre les réticences de ton ou ta partenaire sans poser de jugement.

Étape 2 : Partager ses connaissances

Après avoir écouté et compris la réticence, tu peux lui partager quelques faits sur les ITSS et le dépistage pour mieux lui expliquer l’importance du dépistage dans nos routines de santé sexuelle. Voici quelques faits pour alimenter doucement la conversation : 

  • Les ITSS ne présentent souvent pas de symptômes. On peut donc avoir une infection et la transmettre sans le savoir. D’où l’importance d’aller se faire dépister pour les déceler, se faire traiter et réduire la transmission. 
  • Avoir un diagnostic positif d’ITSS est commun et il n’y a pas de honte à ça : avoir une ITSS ne fait pas de nous une personne sale ou à l’hygiène pauvre. Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, 40 000 diagnostics d’ITSS sont posés au Québec chaque année.
  • Le dépistage est une responsabilité partagée pour limiter la transmission des ITSS et prendre soin de nos santés. Puisqu’on peut avoir une ITSS depuis un certain temps sans le savoir, ce n’est pas automatiquement un signe d’infidélité. 
  • Le dépistage de routine est pour tout le monde… même pour les personnes en couple monogame. Eh oui, des infidélités peuvent arriver et affecter notre santé sexuelle à notre insu. Les ITSS peuvent aussi se transmettre par des voies qui ne sont pas sexuelles, comme les perçages et les tattoos.

Les ITSS ne sont pas détectées par tous les mêmes tests et ont des périodes fenêtres, c’est-à-dire qu’il peut y avoir un délai entre le moment de l’infection et sa détection en tests de laboratoire. Il se peut donc que tu doives revenir à un moment ultérieur pour confirmer les tests passés.

Étape 3 : Rassurer sur le processus de dépistage

Si la personne a des inquiétudes face au processus de dépistage, tu peux lui rappeler qu’avec l’évolution des pratiques et des services, les processus, les équipements et les services sont beaucoup mieux qu’avant. 

Par exemple, chez Prelib, plusieurs pratiques sont mises en place pour rendre le dépistage simple et très facile : 

  • Les rendez-vous sont pris en ligne et sont d’une durée d’environ 20 minutes. C’est terminé les longs moments inconfortables dans une salle d’attente bondée!
  • Nos dépistages comprennent des autoprélèvements pour être le moins intrusifs possible. Notre patientèle est donc en charge de sa santé sexuelle. 
  • Les tests réalisés sont déterminés à travers un questionnaire médical en ligne et confidentiel en fonction de ta réalité et de tes pratiques.
  • Les rendez-vous de dépistage sont toujours suivis d’un appel d’un·e médecin pour communiquer les résultats, positifs ou non, pour une tranquillité d’esprit.

Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter pour la sécurité ou le bien-être. Avec Prelib, le dépistage est rapide, sans jugement et efficace. 

Pour t’aider encore plus, on t’a concocté des exemples de formulations pour assurer le bon démarrage de la conversation : 

  • « J’ai appris que les ITSS n’ont souvent pas de symptômes et on peut en avoir une sans le savoir. Le dépistage, c’est la seule façon de vérifier. »
  • «C’est vraiment commun d’avoir une ITSS même si on fait attention et y’a rien de mal à ça. C’est pour ça que j’aimerais qu’on se dépiste pour faire encore plus attention à nous. »
  • «Moi aussi ça me stresse d’avoir un résultat positif, mais au moins ça permet d’avoir le bon traitement. Et si ça arrive, je vais m’assurer que tu sois traité·e aux p’tits oignons, promis »
  • «C’est sûr que si tu as eu une mauvaise expérience, c’est pas tentant d’y retourner. Je comprends ça. Mais il existe aujourd’hui des cliniques comme Prelib où tu peux faire des autoprélèvements. C’est vraiment moins intrusif!»
  • « Aimerais-tu qu’on y aille ensemble? Comme ça, on se fait une date et on va prendre un café après. »

Conclusion

Ce n’est pas toujours facile de faire face à une résistance au dépistage, surtout quand ça concerne un·e partenaire sexuel·le, mais ce n’est pas impossible de le ou la faire changer d’avis. L’important est d’éviter de porter des jugements sur ses habitudes de dépistage. Prendre soin de sa santé sexuelle, ça doit se faire sans pression, tout le temps. 

D’ailleurs, si la personne maintient une résistance même après tes arguments béton, c’est tout à fait OK de respecter tes limites et de prendre des mesures en conséquence pour limiter la transmission et protéger ta santé. Par exemple, tu peux : 

  • Continuer de te faire dépister pour être au courant de ta santé
  • Continuer d’utiliser des méthodes de protections comme le condom et la PrEP
  • Cesser les activités sexuelles. Si tu n’es pas confortable à l’idée de poursuivre des activités sexuelles sans dépistage, c’est très légitime aussi. 

Et s’il vous advenait d’obtenir un résultat positif, on a justement un petit guide rassurant sur quoi faire quand ça arrive.

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