
À l’occasion du DépistaFest, Prelib s’associe avec Club Sexu pour faire le point sur les méthodes de prévention des ITSS.
Chaque année, plus de 40 000 Québécois·es reçoivent un diagnostic d’infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS)1. Heureusement, la plupart d’entre elles sont facilement traitables… lorsqu’elles sont dépistées. En l’absence de traitement, il est possible de développer des complications qui peuvent avoir des conséquences non négligeables sur la santé.
La meilleure façon de se protéger des ITSS est de combiner plusieurs stratégies (présentées ci-dessous) en fonction de nos besoins : effectuer des tests de dépistage régulièrement, utiliser des méthodes de protection lors des activités sexuelles et de la consommation de drogue, la PrEP et la PPE, la vaccination et aborder sa santé sexuelle et le dépistage avec son, sa, ses partenaires.
Quelles que soient vos pratiques sexuelles et vos méthodes de protection, un dépistage régulier demeure la seule façon de vous assurer que vous n’ayez pas contracté une ITSS. Prendre soin de soi et de ses partenaires, ça permet de faire durer le plaisir!
Le dépistage est recommandé si vous vous reconnaissez dans l’une ou l’autre de ces situations :
En fonction de vos pratiques, on recommande un dépistage régulier entre une et quatre fois par an. Nos services comprennent un questionnaire médical sans jugement évaluant les tests appropriés en fonction de vos pratiques et une consultation téléphonique avec un·e professionnel·le pour discuter avec vous de la fréquence la plus adaptée à votre situation.
Les méthodes barrières, comme leur nom l’indique, visent à créer une paroi lors des contacts sexuels pour bloquer la transmission des ITSS. Elles sont efficaces pour réduire les risques, mais pas à 100 %, car en pratique, plein de choses peuvent survenir : du dipping à l’usage du mauvais lubrifiant, en passant par certaines ITSS dont les lésions dépassent de la zone protégée, comme la syphilis, le VPH et le virus herpès simplex (VHS). Le mieux est de combiner l’usage de méthodes barrières ET de se faire dépister régulièrement ET de se piquer une bonne jasette avec sa, son ou ses partenaires. C’est à peine plus de travail pour tellement plus de plaisir.
D’ailleurs, les méthodes de protection barrières peuvent être retrouvées en pharmacie dans certains cas, ou commandées en ligne et dans les boutiques spécialisées.
Le condom externe couvre le pénis, tandis que le condom interne s’insère directement à l’intérieur de l’anus ou du vagin. Pour être efficace, le condom doit être utilisé en suivant les recommandations suivantes :
Aussi appelée digue dentaire ou carré de latex, la digue sexuelle agit comme une barrière lors des contacts entre la bouche et la vulve ou l’anus. Comme pour le condom, il est important de bien respecter les précautions d’utilisation afin de garantir une protection optimale (son taux d’efficacité est d’ailleurs similaire à celui du condom). Voici d’ailleurs un petit guide pour transformer facilement un condom en digue dentaire :
Fonctionnant sur le même principe que le condom, le gant ou doigt de latex se porte sur la main ou les doigts lors de la stimulation de l’anus ou du vagin avec les doigts.
Attention à bien enlever ses bagues et à prendre soin de ne pas percer le gant/doigt avec ses ongles.
La PrEP (ou prophylaxie pré-exposition), c’est un peu comme la contraception, mais pour prévenir le VIH. À prendre sous forme de comprimés, elle s’adresse en priorité à des personnes à haut risque de contracter le VIH :
Il existe deux types de PrEP : en continu (à prendre tous les jours) et sur demande (deux comprimés entre 2 et 24 heures avant une relation sexuelle à risque, puis un comprimé 24h et 48h après).
Malgré son efficacité pour prévenir la transmission du VIH, la PrEP ne protège pas contre les autres ITSS. Elle doit être utilisée en combinaison avec une méthode barrière comme le condom et des dépistages réguliers.
Le coût de la PrEP peut varier en fonction de ta couverture d’assurance. Communique avec nous pour avoir plus d’informations.
La PPE (prophylaxie post-exposition), c’est ta pilule du lendemain pour le VIH : un outil de prévention d’urgence qui s’utilise APRÈS une exposition potentielle au VIH. Il faut la prendre le plus tôt possible dans un délai de 72 heures après une exposition soupçonnée, et ce, pendant 28 jours consécutifs. Lorsque prise à temps, la PPE bloque la réplication du virus dans le système pour prévenir une infection permanente.
Pour obtenir la PPE, l’important est d’agir rapidement : obtenir un rendez-vous pour une consultation médicale dans une clinique spécialisée en santé sexuelle ou dans les urgences d’un hôpital. Certaines pharmacies peuvent également fournir la PPE en attendant d’obtenir un rendez-vous. Pour être dirigé·e vers la ressource appropriée, tu peux appeler la ligne Info-Santé en composant le 811.
Le cout de la PPE peut varier en fonction de ta couverture d’assurance. Communique avec nous pour avoir plus d’informations.
Les infections aux virus de l’hépatite A et B, et au virus du papillome humain (VPH) peuvent être évitées grâce à la vaccination. Ces vaccins sont disponibles au Canada et peuvent être gratuits pour certaines personnes admissibles au Programme québécois de vaccination.
Pour connaitre votre admissibilité et les prix des vaccins, consultez votre professionnel·le de la santé.
Si vous consommez des drogues par injection et par inhalation, il est possible de réduire les risques de contracter une ITSS en appliquant certaines stratégies :
Il est possible d’obtenir du matériel de consommation stérile auprès de plusieurs ressources.
Si vous pratiquez le chemsex ou le Party and Play (PnP), d’autres stratégies sont à considérer en sus, car la consommation de substances psychoactives peut altérer notre jugement face aux risques et à nos limites, ce qui peut nous mettre à risque d’abimer la muqueuse de l’anus sans s’en rendre compte et créer une porte d’entrée pour des ITSS, dont le VIH. Voici quelques conseils pour une séance sécuritaire :
En plus des méthodes de protection proposées plus haut, il est recommandé de communiquer avec vos partenaires pour connaître leur statut de santé sexuelle, comme leur dernier dépistage et les ITSS qu’ils ou elles peuvent avoir et les traitements qui sont pris. Également, vous pourrez négocier des stratégies de protection à implémenter dans vos activités sexuelles ou dans celles avec vos autres partenaires pour réduire les risques de transmission.
Une communication ouverte contribue considérablement à limiter les risques en maximisant la mise en place de stratégies qui s’adaptent à votre situation commune et à prendre des décisions éclairées.
*Les maladies à déclaration obligatoire (MADO) regroupent des intoxications, des infections ou des maladies diagnostiquées par un·e médecin ou confirmées dans un laboratoire qui doivent être obligatoirement déclarées par celles-ci aux autorités de santé publique, afin d’assurer une surveillance de l’état de santé de la population et à prévoir des stratégies d’intervention en conséquence. Pour en savoir plus sur les MADO, consulter la page du ministère de la Santé et des Services sociaux.
1Programme national de santé publique – Joindre, dépister et détecter, traiter Intégrer la prévention des ITSS dans les plans d’action régionaux de santé publique, 2017.