Tu as fait un dépistage d’ITSS (Infection transmissible sexuellement et par le sang) récemment et tu viens de recevoir une annonce de résultat positif à la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis ou autre ? Tu as sûrement plusieurs craintes et tout doit se bousculer dans ta tête.
Tu as fait un dépistage d’ITSS (Infection transmissible sexuellement et par le sang) récemment et tu viens de recevoir une annonce de résultat positif à la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis ou autre ? Tu as sûrement plusieurs craintes et tout doit se bousculer dans ta tête. De nombreuses émotions peuvent émerger et rendre l’expérience désagréable. C’est normal. Malheureusement, les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) sont encore très stigmatisées.
Mais rassure-toi, on ne te laisse pas seul·e. Dans cet article, on couvre les étapes à suivre après la réception d’un test positif à une ITSS bactérienne, comme la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis.
D’abord, sache que Prelib t’appellera, que tes résultats à ton test de dépistage soient négatifs ou positifs. Si une ITSS a été détectée (ce que l’on appelle un résultat positif), on te transmettra, lors de l’appel, toutes les informations sur le traitement à suivre et les mesures à prendre pour limiter les risques de transmission. Voici les grandes lignes.
La première chose à faire après avoir été testé·e positif·ve à une ITSS est d’obtenir ton traitement et de le suivre jusqu’à la fin même si tes symptômes disparaissent. Pourquoi? Comme l’infection pourrait être encore dans ton système, mettre fin au traitement prématurément pourrait le rendre inefficace. Les médicaments permettent d’éliminer l’infection et d’éviter de développer des complications qui peuvent avoir des conséquences graves sur ta santé.
Les traitements indiqués peuvent varier selon l’ITSS détectée.
Heureusement, la chlamydia se soigne assez simplement avec un traitement d’antibiotiques oraux, dont la durée peut varier selon le site infecté.
Non traitée, la chlamydia peut entraîner des complications importantes à long terme. Pour les personnes qui ont un utérus, on parle de risques de développer une maladie inflammatoire pelvienne, des infections des voies urinaires, des douleurs pelviennes chroniques et même une infertilité. La chlamydia non traitée peut également augmenter le risque de grossesse extra-utérine, une condition potentiellement dangereuse.
Pour les personnes ayant un pénis, l’infection peut provoquer une inflammation des testicules ainsi que l’infertilité.
Le traitement est aussi important pour ne pas transmettre la chlamydia à un·e partenaire sexuel·le lors de rapports sexuels non protégés.
Parfois appelée « chaude-pisse » (oui, oui!), la gonorrhée se traite par médicaments antibiotiques, notamment par injection intramusculaire. Si ce n’est pas déjà chose faite, on te dépistera aussi pour la chlamydia. Si elle n’est pas traitée, la gonorrhée peut produire de nombreuses complications comme la chlamydia : l’infertilité, un risque accru de grossesses ectopiques, une infection chronique aux testicules, des douleurs abdominales chroniques ou des cicatrices permanentes aux voies urinaires.
Malheureusement, certaines souches de gonorrhée ont gagné en résistance aux antibiotiques. Il est donc indispensable de procéder à une culture avant tout traitement pour te prescrire celui qui sera le plus efficace. Également, dans le cas de la gonorrhée, un test de contrôle est recommandé deux semaines après la fin du traitement.
La syphilis peut être diagnostiquée précocement (moins d’un an après la contamination) ou tardivement (plus d’un an après). Le traitement de la syphilis recommandé consiste à se faire injecter de la pénicilline. Le nombre d’injections à recevoir dépend du stade auquel on détecte l’infection. D’autres traitements antibiotiques existent si tu es allergique à la pénicilline. Si la syphilis est non traitée, elle peut évoluer en plusieurs stades avec des symptômes différents, dont une période de latence avec une absence de symptômes. Mais ce n’est pas parce qu’il n’y a plus de symptômes que l’infection n’est plus présente dans le corps.
La syphilis non traitée peut avoir de sérieuses conséquences sur la santé, notamment lorsqu’elle s’en prend au système nerveux.
La neurosyphilis peut se manifester par des problèmes de coordination ou d’équilibre, des vertiges, des troubles cognitifs, des maux de tête ou des symptômes oculaires et auditifs.
La syphilis congénitale, c’est-à-dire le fait d’être atteint dès la naissance, peut également se produire, s’il y a transmission durant la grossesse ou l’accouchement et avoir des impacts sur la santé du bébé.
Bien qu’il s’agisse d’une situation inconfortable, il est important de prévenir tes partenaires lors d’un résultat positif à la chlamydia, gonorrhée ou syphilis: cela leur permettra de se faire dépister et traiter, le cas échéant. Même s’il n’y a pas de honte à avoir, tu en ressens peut-être. Rappelle-toi qu’informer tes partenaires de ton résultat positif est une forme de bienveillance. Tu prends leur santé sexuelle à cœur. Si tu as peur de l’annoncer, peu importe les raisons, il existe aussi des services de déclaration anonyme (comme le Portail VIH/sida).
Pour s’assurer que le moment soit le moins stressant possible pour tout le monde, mieux vaut réfléchir en amont à la meilleure stratégie pour aviser ses partenaires (p. ex. : rencontre, appel téléphonique, texto, etc.). N’oublie pas de leur expliquer en quoi consiste l’ITSS et de bien préciser qu’une personne peut être infectée même si elle n’a pas de symptômes. Tu peux également ajouter que cette infection peut entraîner des complications et être transmise à d’autres personnes; il est donc important de faire un test de dépistage rapidement puisque c’est la seule façon de savoir si on est infecté·e.
Si tu ne sais pas par où commencer pour annoncer la nouvelle, tu peux aller droit au but :
« Je suis allé·e me faire dépister et j’ai eu un résultat positif à [INSÉRER ITSS ICI]. Puisqu’on s’est vu il y a peu de temps, je voulais t’avertir pour que tu puisses y aller à ton tour. »
Besoin de plus d’inspiration? Le Club Sexu a plein de suggestions pour toi.
Psssst… si tu ne te sens pas l’envie de donner une présentation orale sur les ITSS, n’hésite pas à leur envoyer l’information sur notre site web! On a des fiches pour chaque ITSS dépistée.
Peu importe l’ITSS bactérienne que tu as contractée, il est primordial d’éviter tout contact sexuel durant le traitement.
Eh oui, il faut malheureusement bencher pour la sécurité de l’équipe. On te recommande l’abstinence tout au long de ton traitement pour éviter d’infecter un·e partenaire ou te réinfecter par la suite. Par contre, tu peux avoir tout le fun solo que tu as envie d’avoir!
Si l’abstinence n’est pas une option et que tu comptes avoir des contacts sexuels, c’est important d’utiliser une protection pour toutes tes activités sexuelles : condom externe ou interne, digue sexuelle, gant ou doigt de latex, etc. Si tu as un·e partenaire régulier·ère, il faut lui recommander de se faire traiter en même temps que toi afin d’éviter une réinfection.
Même si la nouvelle peut être lourde à encaisser, sache qu’un résultat positif à une ITSS ne signe pas l’arrêt d’une vie (sexuelle ou pas!) épanouie. Si tu as besoin de soutien, n’hésite pas à en parler à un·e professionnel·le de la santé.
Certaines ITSS nécessitent des tests de contrôle après un résultat positif et après observance du traitement pour s’assurer que l’infection est bien éliminée. Le moment déterminé pour passer le test de contrôle va varier en fonction de l’ITSS dépistée.
Cependant, il y a des périodes minimales à respecter avant de faire le test de contrôle, puisqu’il peut donner un résultat positif après le traitement et ce jusqu’aux trois semaines suivantes. Dans tous les cas, ton ou ta professionnel·le de la santé pourra t’indiquer les ITSS pour lesquelles il est recommandé d’effectuer un test de contrôle et à quel moment le passer pour éviter d’avoir un faux positif.
Peu importe le résultat positif, chez Prelib, centre d’autoprélèvement des ITSS et spécialiste en santé sexuelle, nos équipes seront présentes pour t’accompagner et t’aider à mieux planifier la suite des choses. Malgré les sentiments négatifs qui peuvent accompagner ton résultat, rappelle-toi que ce diagnostic ne te définit pas et qu’avec les bons traitements, ce sera bientôt derrière toi!
