Chaque été, les festivals se multiplient, les rencontres se font plus spontanées et la légèreté revient dans l’air. Mais chez Prelib, on remarque aussi autre chose : une hausse marquée de 24 % des résultats positifs aux tests de dépistage d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) pendant la saison estivale.
Ce constat nous rappelle une chose importante : la santé sexuelle mérite autant d’attention que ton écran solaire. Et une des meilleures façons de la protéger, c’est d’adopter une routine de dépistage régulier des ITSS, même en l’absence de symptômes. Que ce soit pour la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis, l’hépatite B, l’hépatite C ou encore le VIH, la proactivité peut faire toute la différence, pour toi, et pour tes partenaires. Tout cela commence par une notion clé à comprendre pour mieux se protéger : la période fenêtre.


Comprendre la période fenêtre
Lorsqu’on parle de dépistage, il est important de tenir compte de la période fenêtre, c’est-à-dire le laps de temps entre l’exposition à une ITSS et le moment où l’infection devient détectable par un test de laboratoire.
En d’autres mots, si un test est effectué trop tôt après une exposition à risque, il se peut qu’il donne un résultat faussement négatif, simplement parce que le corps n’a pas encore produit suffisamment de marqueurs détectables. Une fois la période fenêtre passée, les résultats sont beaucoup plus fiables.
Chaque ITSS a sa fenêtre :
ITSS | Période fenêtre |
Chlamydia | 14 jours |
Gonorrhée | 14 jours |
Syphilis | 12 semaines |
Hépatite B | 12 semaines |
Hépatite C | 12 semaines |
VIH | 8 semaines |
Prenons l’exemple d’une personne qui a eu quelques galipettes cet été. Fin août, deux semaines après ses dernières relations sexuelles, elle décide de se faire dépister. Tous ses résultats reviennent négatifs. Youpi ! Elle est soulagée et reprend ses activités, l’esprit tranquille.
Mais attention : selon les fenêtres sérologiques, seuls ses résultats pour la chlamydia et la gonorrhée sont fiables à ce moment-là, puisque les délais maximaux pour les détecter, soit 14 jours, sont dépassés.
Ce qu’elle ignore, c’est qu’elle a contracté la syphilis en août, avant d’effectuer ses prélèvements. Bien que son résultat soit revenu négatif, il est possible que son corps n’ait pas encore produit suffisamment de marqueurs pour que l’infection soit détectée en laboratoire, la syphilis ayant une période fenêtre pouvant aller jusqu’à 12 semaines. Mais, même avec un résultat négatif, elle peut déjà être contagieuse et transmettre la syphilis à ses partenaires, sans le savoir.
D’où l’importance de faire un premier test rapidement après une exposition à risque, puis un second test à la fin de la période fenêtre, pour s’assurer de ne rien manquer. Et entre-temps ? On continue de prendre soin de soi et des autres, avec des pratiques sexuelles sécuritaires, pour garder le fun sans les soucis.
P.S. : Pas d’inquiétude pour notre personne imaginaire. Elle est retournée se faire dépister à la fin novembre, a reçu un traitement antibiotique, et a pris le temps d’informer ses partenaires des derniers mois. Responsable, sereine, et toujours partante pour les galipettes. You go, personne imaginaire!


Le dépistage proactif, un réflexe simple et intelligent
On associe trop souvent le dépistage à la présence de symptômes ou à une situation inquiétante. Pourtant, la plupart des ITSS sont asymptomatiques, du moins dans un premier temps. Ne pas ressentir de symptômes ne signifie donc pas qu’on est nécessairement indemne.
C’est là qu’intervient le dépistage proactif : un test que l’on fait par prévention, pour prendre soin de soi, sans attendre d’avoir un doute ou une alerte. Comme un geste de self-care éclairé, sans stress ni jugement.
Regardons de plus près ces fameuses infections qui peuvent être asymptomatiques…
La syphilis
Surnommée « le grand imitateur », la syphilis peut prendre différentes formes, souvent confondues avec d’autres affections. Lorsqu’elle n’est pas traitée, elle évolue généralement en trois stades : primaire, secondaire et tertiaire. Les premiers signes peuvent apparaître entre 3 et 90 jours après l’exposition, mais il est aussi possible de ne ressentir aucun symptôme.
La chlamydia
C’est l’ITSS bactérienne la plus fréquente au Québec, et pourtant, elle passe souvent inaperçue. La chlamydia est généralement asymptomatique, surtout au début. Quand des symptômes apparaissent, c’est habituellement entre deux et six semaines après une exposition, et ils varient selon la région du corps touchée (urètre, gorge, anus…).
L’hépatite B
Certaines personnes infectées par l’hépatite B ne présentent aucun signe d’infection, tandis que d’autres peuvent voir apparaître des symptômes des semaines, voire des mois après l’exposition. L’infection peut être aiguë ou chronique, d’où l’importance du dépistage, et de connaître son statut vaccinal.
L’hépatite C
Souvent silencieuse, l’hépatite C se manifeste rarement par des symptômes au moment de l’infection. Elle peut rester dormante pendant des années avant de causer des complications, ce qui rend le dépistage d’autant plus essentiel pour une prise en charge précoce.
Le VIH
Le VIH peut se transmettre sans provoquer de signes visibles. Lorsqu’il y en a, ils surviennent généralement entre deux et quatre semaines après l’exposition, sous forme de symptômes grippaux discrets, durant une à trois semaines. Comme ceux-ci passent souvent inaperçus, un dépistage est la meilleure façon de savoir où on en est.
La gonorrhée
La gonorrhée peut provoquer des symptômes évidents, surtout chez les hommes, comme des douleurs à la miction, des brûlements urinaires et des écoulements. Chez les femmes et dans les autres zones d’infection (gorge, rectum), elle est souvent silencieuse. Les symptômes, quand ils apparaissent, surviennent habituellement entre deux et sept jours après l’exposition.


En bref
Ne pas avoir de symptômes ne veut pas dire qu’on n’a rien. Beaucoup d’ITSS sont discrètes, mais peuvent avoir des impacts à long terme si elles ne sont pas traitées. Le dépistage, c’est un réflexe simple et bienveillant, à faire régulièrement, sans attendre un signal d’alarme. Ajoute-toi un petit rappel dans ton agenda, facile comme tout (soit dans ton téléphone, dans ton Calendrier des pompiers 2025 ou sur un petit post-it fluo collé sur ton frigo)
Et surtout, pas besoin de s’inquiéter : mieux vaut savoir et agir, que rester dans le doute. Chez Prelib, on est là pour ça, avec douceur, confidentialité, et zéro jugement. Prends rendez-vous dès aujourd’hui!
À noter : si tu présentes des symptômes, des lésions ou si tu as eu un contact récent avec une ITSS, il est préférable de consulter un·e professionnel·le de la santé en personne, dans une clinique, pour une évaluation complète.